Les améliorations apportées à l’emballage et à la logistique permettent à Clif Family Winery & Farm de remporter des victoires pour le climat

Dans le secteur agroalimentaire, l’emballage doit véhiculer à la fois les qualités du produit et les valeurs de l’entreprise qui en est à l’origine. L’entreprise Clif Family Winery, qui produit et expédie à la fois du vin et des produits alimentaires, a insufflé ses valeurs à ses emballages en repensant la composition de l’emballage du produit lui-même. Son parcours en matière de développement durable lui a permis de remporter des victoires pour le climat, dans le domaine de l’emballage et de la logistique de la chaîne de valeur complète, de l’approvisionnement à l’exécution des commandes des clients et au cycle de vie des produits.

Son processus d’évolution a commencé à petite échelle, avec un seul produit et la possibilité d’améliorer les marges des produits tout en réduisant les émissions de carbone.

« Nous avons dû repenser le mythe de la qualité selon lequel les aliments artisanaux doivent être emballés dans des contenants robustes pour que les consommateurs puissent les acheter », explique Sarah Richmond, directrice des opérations chez Clif Family Winery. « Bien que tout le monde ait aimé l’apparence de nos boîtes de chocolat, le coût des marchandises était élevé et leur production nécessitait beaucoup de travail. Plus grave encore, les conteneurs ajoutaient à l’empreinte carbone du produit d’une manière qui ne correspondait pas aux valeurs de l’organisation. Trouver une alternative que les clients aimeraient toujours était le défi de Sarah. Avec l’aide de fabricants locaux, d’un soutien interne et d’une clientèle réceptive à une communication claire et transparente, elle est parvenue à ses fins en optant pour un contenant léger en papier recyclable fabriqué aux États-Unis, doté d’une doublure de qualité alimentaire et d’une pochette intérieure compostable, le tout en conformité avec les lignes directrices de l’entreprise en matière d’achats durables.

« Les marges des produits ont en fait augmenté parce que nous avons pu éliminer des heures de travail sur le lieu de production avec les tubes en papier pré-imprimés et réduire les coûts logistiques en collaborant avec des fournisseurs locaux et des co-emballeurs qui étaient en phase avec nos objectifs d’empreinte carbone. »

Les petites victoires se transforment en grandes victoires

Avec une petite victoire à leur actif, Sarah et son équipe ont décidé de s’attaquer à un défi encore plus difficile : les bouteilles de vin. Les bouteilles en verre lourd sont un marqueur de qualité dans le secteur du vin, ce qui signifie qu’envisager un changement de contenant s’est heurté à une résistance interne au sein de l’organisation. Mais pour un domaine viticole qui expédie beaucoup de vin, ces bouteilles pesaient à la fois sur la facture logistique de l’entreprise et sur son empreinte carbone.

Après un essai réussi du verre léger en décembre 2022, l’entreprise a commencé à faire passer l’ensemble de son portefeuille de vins à un emballage plus léger. Cela a incité l’équipe à abandonner la feuille décorative sur le dessus des bouteilles, qui était auparavant considérée comme une nécessité du point de vue du design et de l’image de marque. En fait, elle a constaté que les clients ne regrettaient pas les feuilles décoratives, et même que le fait de les retirer lui permettait de se démarquer. Ils ont également retiré des bouteilles les appliques en métal lourd, qui étaient fabriquées en Argentine. Une autre situation gagnant-gagnant pour réduire les coûts et leur empreinte climatique.

« Le remplacement des pignons de vélo par une solution sérigraphiée et le passage à un verre léger nous ont permis de réduire le poids de nos caisses de près de 4 kilogrammes, ce qui représente une économie que nous avons pu répercuter sur nos clients. » En outre, en utilisant moins de matériaux, l’entreprise a pu optimiser la disposition des palettes et réduire les coûts de transport.

Depuis ces succès, l’équipe a également commencé à expédier les commandes elle-même plutôt que de faire appel à un expéditeur tiers, ce qui leur a permis de continuer à améliorer la qualité et de réduire les coûts d’exécution. De plus, elle a mis en place le transport terrestre comme méthode d’expédition par défaut plutôt que le transport aérien en 2 jours pour plus de 96 % de leurs expéditions – un changement qui peut réduire les émissions de carbone de plus de 90 % par colis [Consultez le Guide d’action du SME Climate Hub – “Réduire les émissions dues au transport de marchandises et de biens”]. Le temps de transit supplémentaire associé au transport terrestre a ouvert la porte à l’introduction d’une boîte d’expédition thermique isolée entièrement recyclable pour protéger le vin pendant le transport.

La prise en charge de l’exécution des commandes a permis à l’entreprise de saisir d’autres opportunités. Les principales victoires incluent:

  • La réduction de la taille des caisses principales pour optimiser les caisses par palette et réduire l’empreinte carbone
  • La transition vers une collaboration avec des transporteurs du réseau de transport SmartWay
  • Le passage au sans plastique en mettant en œuvre deux solutions pour le ruban d’emballage, à savoir un ruban en papier recyclable et un ruban transparent biosourcé fabriqué à partir de plantes
  • La mise en œuvre d’un programme d’emballage « Second Life » visant à réutiliser les emballages qui, autrement, seraient mis en décharge

En matière d’emballage, la philosophie de l’entreprise consiste à se demander : « Que pouvons-nous supprimer tout en préservant la qualité de notre marque ? »

En communiquant de manière proactive avec les clients tout au long de ces essais, l’équipe a pu effectuer la transition sans pratiquement aucune résistance. Bien que le point d’équilibre entre le développement durable et le design puisse être difficile à trouver, Sarah affirme qu’il devient de plus en plus facile de concilier ces deux facteurs au sein de l’entreprise. L’équipe a même réussi à mobiliser ses co-emballeurs et ses fournisseurs, qui l’aident désormais à prendre des mesures telles que l’impression des dates de meilleur achat et de récolte directement sur les bocaux et les emballages, au lieu d’ajouter ces informations sur un autocollant.

Codifier les victoires climatiques

Consciente que remporter des victoires climatiques est un sport d’équipe, Sarah s’est efforcée de codifier les considérations relatives aux fournisseurs et aux achats dans l’ensemble de l’organisation. L’ajout de clauses sur la consommation des ressources, la prévention de la pollution et la minimisation des déchets au Code de conduite des fournisseurs de Clif Family a formalisé la communication de Clif Family avec ses fournisseurs autour des attentes en matière de mesure, de prévention et de minimisation des émissions atmosphériques. Ils travaillent désormais uniquement avec des fabricants, des vendeurs et des fournisseurs américains pour tous leurs emballages alimentaires, qui doivent être recyclables, compostables ou fabriqués avec un minimum de 30 % de déchets post-consommation (PCW). Pour les co-emballeurs, ou les fournisseurs qui fabriquent et emballent les produits de la famille Clif, Sarah a développé et mis en œuvre un accord de co-emballeur pour communiquer et étendre les gains d’emballage à l’ensemble de leur portefeuille de produits. Le SME Climate Hub propose des guides d’action et des modèles pour faciliter la communication aux fournisseurs des attentes en matière de climat.

La documentation a également été importante pour les communications internes et la définition des attentes. Ces directives sont mémorisées et communiquées à tous les employés par le biais des directives d’achat durable de Clif Family. Elles offrent aux employés une compréhension commune non seulement des valeurs et de la philosophie de Clif Family, mais également de la manière de les appliquer aux décisions d’achat quotidiennes couvrant tous les domaines, des ingrédients aux fournitures de bureau, en passant par les supports promotionnels.

Coordination au sein de l’organisation

« L’un des défis rencontrés par les petite entreprise est qu’il n’y a pas de personne dédiée au développement durable», explique Linzi Gay, présidente de Clif Family Winery. « Cela finit par représenter un peu de tous nos emplois. »

Bien que l’exploitation agricole et viticole de 90 acres soit certifiée B Corp depuis 2023, le processus de mise en place d’un système interne solide pour explorer, planifier, exécuter et mesurer les efforts en matière de développement durable continue d’évoluer.

« Nous faisons beaucoup de choses en matière de développement durable, mais nous ne passons pas nécessairement beaucoup de temps à les quantifier ».

Prendre part à l’ Engagement des PME en faveur du climat a permis d’orienter le travail de Clif Family sur le climat. Linzi et son équipe savaient qu’ils avaient besoin d’une bonne base d’émissions de référence, d’objectifs et de stratégies de mesure, mais au départ, ils n’avaient pas de système en place pour suivre les changements d’efficacité de l’emballage. Dans le cadre de leur certification B Corp, ils ont mis en place un système de gestion environnementale qui leur a permis de mieux documenter les changements et les objectifs dans l’ensemble de l’organisation. Au fur et à mesure du suivi de ces impacts, l’équipe a pris la décision de faire appel à un consultant pour l’aider à chiffrer les émissions du travail qu’elle effectuait. Cela a permis de créer un cadre utile pour que l’équipe progresse avec des étapes logiques, des objectifs et une responsabilité. Cela a également permis à Clif d’envoyer des rapports au SME Climate Hub en 2023. Pour les entreprises qui ne disposent pas des ressources nécessaires pour bénéficier d’un soutien en matière de conseil, le Carbon Calculator et les ressources à venir du SME Climate Hub peuvent être utiles.

Clif Winery a identifié quelques points clés et résultats de ses efforts en matière d’emballage durable du vin pour la période 2022-2024:

  • Réduction totale des émissions de combustibles fossiles – 33 581 kg d’équivalent CO2
  • Réduction totale des émissions liées au changement climatique – 1 426 kg d’équivalent CO2
  • Réduction totale des émissions d’origine biologique – 186 kg d’équivalent CO2
  • Réduction totale du transport de marchandises – 7 057 kg d’équivalent CO2
  • Verre – La transition vers le verre léger représente 42,8 % de la réduction totale de ses émissions
  • Pignons métalliques/Films/Capsules à vis – L’élimination des films, des capsules à vis et des pignons de vélo en métal représente 32,8 % de la réduction totale des émissions
  • Liège – L’ajout du composite biosourcé qu’est le liège et l’adoption universelle des bouchons en liège pour fermer les bouteilles représentent une réduction de 1 408 kg d’équivalent CO2 des émissions liées au changement climatique
  • Fûts – L’introduction de fûts en acier inoxydable a contribué à une réduction de 2 357,3 kg d’équivalent CO2 des émissions de combustibles fossiles et de 20 kg d’équivalent CO2 des émissions liées au transport en amont et en aval

Ensemble, ces réductions représentent à 42,2 tonnes métriques d’équivalent CO2 évitées, ce qui équivaut à retirer 10 voitures de la route pendant un an ou à permettre à 700 semis de pousser pendant 10 ans !

Trouver l’équilibre entre l’exécution du travail et la mesure de l’impact a été difficile mais gratifiant. Cela a aidé l’entreprise à étayer certains de ses choix d’emballage avec des données, notamment en ce qui concerne le fait que les marqueurs perçus de qualité et de prix peuvent ne pas être aussi exacts que le suggèrent les connaissances du secteur.

« C’est important pour le consommateur et pour nous de pouvoir apporter un peu plus d’authenticité à l’histoire que nous racontons. Il est également important de mener le débat sur le développement durable au sein de notre communauté très unie de Napa. »

Plutôt que de mesurer pour rendre compte, Clif se concentre sur la mesure en tant qu’outil de gestion. Dans son entrepôt de traitement des commandes, l’entreprise a pesé tous les déchets, le compost et le recyclage à la fin de chaque journée en 2022. Depuis, elle a pu recycler 96 % de ses déchets, en composter 2 % et envoyer les 2 % restants à la décharge.

Pour Linzi, Sarah et le reste de l’équipe, l’objectif premier est de vendre plus de produits, mais ces récits supplémentaires et ces actions de soutien ont également été bénéfiques pour construire leur marque et leur crédibilité sur un marché encombré. Cependant, ils ont encore une marge de progression, surtout en tant que petite équipe.

« Pour nous, le défi consiste à rester rigoureux. Nous avons tous d’autres emplois et d’autres choses à faire. »

Les pressions extérieures ont contribué à motiver le changement

«Certains de nos emballages alimentaires étaient fabriqués à l’étranger », explique Sarah, qui se souvient des premières conversations sur le changement d’emballage, « et une grande partie de cette chaîne d’approvisionnement a été perturbée pendant le COVID ». C’est en partie ce qui a incité l’organisation à nouer des relations avec les fabricants américains.

Mais ce ne sont pas seulement les problèmes et les retards dans la chaîne d’approvisionnement qui ont conduit à ce changement. Les clients ont également commencé à poser de meilleures questions et à exiger davantage de transparence de la part des fabricants.

« Certains détaillants sont devenus très précis dans leurs normes, et celles-ci sont de plus en plus strictes », indique Linzi. La certification B Corp les a aidés à surmonter bon nombre de ces obstacles, mais ils travaillent toujours constamment à s’améliorer, et ces efforts s’étendent désormais à leurs chaînes d’approvisionnement.

« Nous avons créé un code de conduite destiné aux fournisseurs », explique Sarah, « qui décrit nos normes élevées en matière de chaîne d’approvisionnement ». Ces attentes continuent d’évoluer et ont conduit à des collaborations précieuses et mutuellement bénéfiques qui favorisent la transparence et la responsabilisation au sein de la chaîne d’approvisionnement.

Mais avant même les perturbations mondiales, l’équipe réfléchissait à de petites mesures internes, comme le regroupement des commandes de fournitures de bureau pour le personnel afin de réduire les déchets d’emballage et la définition des attentes quant à l’importance de ce travail avec les employés. Ces efforts simples, rapporte Sarah, ont conduit à un changement de comportement et ont créé une adhésion significative parmi les employés. Et les améliorations donnent toujours lieu à différents niveaux de retours. Le transfert de la production de confitures en interne, par exemple, a permis de réduire les déchets alimentaires, d’améliorer la qualité des produits et de créer une odeur paradisiaque qui aide les employés à rester en contact avec les produits et leurs clients.

À l’avenir, l’équipe continuera de participer activement aux discussions autour de la réutilisation des bouteilles de vin, qu’elle considère comme la prochaine étape radicale dans la réduction des déchets d’emballage du vin. Bien qu’elle considère cette solution comme complexe à mettre en place, elle en entend parler à l’échelle locale et pourrait participer à un essai de réutilisation des bouteilles de vin à l’avenir.

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